Jeudi dernier, le Conseil d'Administration de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour a eu une drôle de surprise, constatant que le budget de la fac passait sous la houlette du rectorat. Comme beaucoup de monde, on a suivi ces péripéties dans la presse locale béarnaise, et elles n'ont pas l'air d'être finies.
La fac de Pau n'est pas la seule à être concernée par ces problèmes financiers, et tout ça ne vient pas de nul part. Ça fait des années que l'Etat cherche à réduire les casser l'enseignement supérieur, comme tous les services publics. Et, malheureusement, ce n'est pas parti pour vraiment changer...
On avait justement un truc sous le coude, à ce sujet là qu'on vous fait partager
Un quart des universités françaises sont en déficit, voire au bord de la faillite. Les causes sont l’autonomie des universités et l’instauration de la performance à tout prix. Leurs effets ? Millions d’euros manquants dans les budgets, universités en déficit, concurrence accrue…
Les conséquences sont dramatiques pour les étudiants et les personnels. Des postes sont gelés et supprimés, aggravant les conditions de travail. Des filières et des options sont fermés car par assez rentables. La sélection est mise en place à l’entrée de filières de plus en plus nombreuses. Le manque de moyens impose des amphis et des TD surchargés.
C’est un exemple de ce que signifie une politique d’austérité pour un service public.
Le gouvernement du changement aurait du signifier dès son élection l’abrogation de ces réformes et un réinvestissement massif dans l’enseignement supérieur. Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur, préfère pourtant expliquer qu’il faut aller plus loin dans l’autonomie des universités... De qui se moque-t-on ? Faut-il plus de sélection à l’entrée de la fac ? Plus de gels de postes de personnels ? Plus de filières qui ferment par manque de moyens ? Car c’est cela que signifie l’augmentation de l’autonomie des universités.
L’objectif est clair : la casse des diplômes. Un audit sur l’offre de formation des universités a été rendu en juillet dernier. Il préconise la rationalisation et la réduction de l’offre de formation. Concrètement il y aura donc moins de licences et de masters proposés dans les différentes universités. Pour l’instant les diplômes doivent être « validés » par le ministère. Mais même cette validation c’est encore trop ! C’est pourquoi l’audit propose aussi de mettre fin à la procédure d’habilitation nationale des formations.
Enfin est prévu la fermeture des filières à faibles effectifs avec des règles du type : « pas d’ouverture d’une UE à moins de 15 étudiants ». Combien d’options et de formations sont menacées par cela ?
L’objectif ? Faire des universités des outils de pointe dans la compétition internationale, des outils répondant aux besoins des entreprises tant en terme de recherche rentable que de formation d’une main d’oeuvre adaptée à leurs besoins.
Le gouvernement a prévu de faire adopter une nouvelle loi en début 2013. Avec des intentions de ce type, il s’agira d’une nouvelle attaque contre les diplômes et les conditions d’études. Alors que notre avenir est déjà sombre à cause de la crise,
Et comme tout ça, c'est diablement plus sexy en version papier, vous pouvez télécharger la version pdf en cliquant ici