Le 13 janvier dernier, des réacs de tous poils sont descendus dans la rue contre le mariage pour tous et contre l'égalité des droits en essayant de nous persuader, de manière peu convaincante que, non, ils n'étaient pas homophobes.
Si, vous aussi, vous avez été énervés par cet obscurantisme et que vous êtes de passage à Paris le 27 janvier, vous pourrez participer à la manifestation pour l'égalité des droits qui partira de Denfert-Rochereau à 14h, ou bien si vous êtes dans le département, aller à Bayonne, place de la liberté, le 26 janvier, à 11 heures.
L'égalité des droits, c'est une exigence minimale !
Le mariage est la reconnaissance sociale et juridique de la légitimité d'un couple particulier, à qui l'on accorde des avantages fiscaux, à qui l'on permet un régime dérogatoire de gestion des biens entre autres choses. Par conséquent, l’ouverture du droit au mariage pour tous et toutes est une avancée par rapport au PACS. Mais ce n'est pas encore le moment de crier victoire : le projet de loi du gouvernement est clairement insuffisant et toujours discriminatoire.
Alors qu'un homme hétérosexuels peut adopter les enfants de sa partenaire sans pour autant être marié, l'adoption et la parentalité ne seront possibles pour les gays et les lesbiennes qu'à condition qu'ils ou elles soient mariés. Il s'agit d'enfermer les parentalités homosexuelles dans la forme la plus étriquée et traditionnelle qui soit.
Le PS a renoncé à mettre dans ce texte la procréation médicalement assistée (PMA), qui existe pourtant pour les couples hétérosexuels (les banques de dons de sperme, l’insémination artificielle…). Nous exigeons que toutes les femmes puissent avoir accès à la PMA, disposer ainsi librement de leur corps et s’autonomiser vis-à-vis de leur désir d’enfant.
Le gouvernement tergiverse
La population LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelLEs, trans et intersexuéEs) est victime d'une stigmatisation et d'une discrimination, à laquelle l'État participe pleinement. L’oppression se vit dans les difficultés rencontrées légalement, juridiquement quand on n’a pas les mêmes droits, mais pas seulement sur le plan juridique. Elle se vit au quotidien dans la rue : la violence, les insultes, les rappels à l’ordre, l’invisibilisation, etc. Depuis plusieurs mois fusent les insultes plus homophobes et délirantes les unes que les autres : « pédophiles », « polygames », « zoophiles », « dangers pour l'humanité »… Il ne serait pas dans l’intérêt des enfants d’avoir deux papas ou deux mamans. Les homophobes veulent à tout prix étudier les effets de l’homoparentalité sur les enfants mais depuis quand serait-il avéré que l’hétéroparentalité aurait des effets particulièrement positifs sur les enfants ?
Certains parents hétérosexuels tapent leurs enfants, ou passent leurs journées à se disputer et à crier sur eux, ou divorcent tout simplement. Tout cela peut être difficile pour des enfants, mais ce n’est pas grave, du moment que c’est fait dans l’hétérosexualité ? Face à cette offensive réactionnaire, le gouvernement y va à reculons et fait le jeu des homophobes (y compris des plus extrêmes, en laissant manifester des courants proches de l’extrême droite, qui ont agressé des militantes féministes) sous couvert de laisser la place au débat.
Au NPA, nous exigeons :
- La régularisation de tou-te-s les sans-papiers, notamment ceux et celles qui sont persécutés dans leur pays en raison de leur sexualité
- Le droit pour toutes et tous à la filiation, à l’homoparentalité, à l’adoption et à la procréation médicalement assistée
- La dépathologisation des trans, le changement d’état-civil sur simple demande
- Des moyens de protections gratuits dans les pharmacies, les médecines préventives des entreprises et des universités, les infirmeries de lycées, les Plannings familiaux, etc., pour toutes les sexualités (préservatifs masculins mais aussi digues dentaires, gants en latex et préservatifs féminins, rares et chers)
- Une allocation d’autonomie pour l’ensemble des jeunes, qui leur permettrait de disposer de leur sexualité librement, en s’autonomisant de leurs familles
- L’ouverture de centre d’accueils autogérés pour les jeunes LGBTI en situation de rupture familiale
Histoire de sources nos illustration, sachez que la première est issue des affiches du collectif, dont est membre le NPA, et qui organise la manif' du 27 janvier : Agissons pour l'égalité
La seconde, c'est un produit de la maison, pour la marche des fiertés 2011.